*** g 3/11 p. 13 Le livre des martyrs de Jean Crespin ***
Pourquoi un martyrologe
Quantité des publications produites par les réformateurs dénonçaient la cruauté des autorités catholiques. Elles encourageaient les gens en expliquant que l’“ héroïsme ” des martyrs protestants s’inscrivait dans la droite ligne des souffrances endurées par les adorateurs de Dieu d’autrefois, dont les chrétiens du Ier siècle. Crespin a constitué un catalogue d’individus morts pour leur foi, dans le but de proposer des exemples à ses coreligionnaires.
Ce martyrologe est une compilation de rapports de procès et de procédures inquisitoriales ainsi que de témoignages oculaires ou rédigés par des accusés en prison. Y figurent également des lettres d’encouragement adressées aux prisonniers, certaines foisonnant de citations bibliques. Selon Crespin, la foi de ces martyrs est ‘ digne de mémoire perpétuelle ’.
Une bonne partie du contenu doctrinal de l’ouvrage tourne autour de querelles notoires opposant persécuteurs et persécutés. Entre autres pommes de discorde, citons le recours aux images dans le culte, le purgatoire et les prières des morts. Par ailleurs, le sacrifice de Jésus se répétait-il vraiment lors de la messe ? Le pape était-il vraiment le représentant de Dieu ?
Le livre des martyrs est le témoin de l’intolérance et des controverses caractéristiques de cette sombre époque. Crespin s’est concentré sur les persécutions catholiques, mais n’oublions pas qu’à leurs heures les protestants ont eux aussi persécuté les catholiques, avec guère moins de barbarie.
Tout au long de l’Histoire, la fausse religion a eu les mains pleines du “ sang des prophètes et des saints et de tous ceux qu’on a tués sur la terre ”. Assurément, le sang des hommes que Dieu considère comme ses fidèles martyrs crie vengeance (Révélation 6:9, 10 ; 18:24). Parmi ceux qui, aux jours de Jean Crespin, ont souffert et sont morts pour leur foi, sans doute certains cherchaient-ils la vérité religieuse en toute sincérité.